Mon père, mon vieux, se déplace lentement, il penche d'un côté. Mon père contraste. Mon père se décale. Je décale mon regard. Je ralentis. Je le vois. Je le retrouve. Mon vieux est ébréché, vivant et unique. Eloge de la vieillesse ! Du temps ! Du vécu ! De la singularité ! S'extraire du neuf, du clinquant, de la perfection, pour éclairer le vécu, l'usé, le tordu, l'informe, l'élimé, l'assoiffé, l'entamé. Je plonge mes objets dans la lumière. Fond blanc – flash - vitesse rapide. Fond noir - lumière continue - vitesse lente. Qu’est-ce que je vois ? Comment la lumière impose-t-elle sa lecture ? Qu’est-ce que je regarde ? La beauté ? La laideur ? Le souvenir ? Le manque ? La réparation ?

My father is an old man. He moves slowly. He leans to one side. My father contrasts. My father shifts. I shift my gaze. I slow down. I see my father. I find the old man. My old man is chipped, alive and unique. Praise for old age! Time ! Singularity ! Extricate yourself from the new, from the flashy, from perfection, to illuminate the lived, the worn, the twisted, the shapeless, the threadbare, the thirsty, the damaged. I immerse my objects in the light. White background - flash - fast speed. Black background - continuous light - slow speed. What do I see? How does light impose its reading? What am I looking at? Beauty ? Ugliness ? Memory ? Lack ? Repair ?